Le défi de la décarbonisation dans l’industrie chimique s’apparente à un échiquier complexe où chaque mouvement doit être jugé avec soin et méthode. Yves Lenain de Deloitte souligne que, bien que la technologie permette de mieux contrôler les émissions, l’intégration de ces technologies au sein des infrastructures existantes n’est pas aisée. Les entreprises doivent naviguer parmi une série de choix, allant de l’investissement à long terme dans des innovations prometteuses, mais coûteuses, à des collaborations stratégiques pour mutualiser les risques. Il est crucial de sécuriser ces initiatives par une réglementation claire et un soutien des pouvoirs publics, essentiels à la transition énergétique industrielle. Les acteurs intermédiaires, souvent passés sous silence, se retrouvent aujourd’hui sous une pression intense pour s’adapter rapidement, stimulant finalement une demande côté marché pour des alternatives durables. La vision d’un écosystème intégré, allant de la production responsable jusqu’au recyclage systématique, se profile lentement mais sûrement, incarnant un mouvement où chaque acteur, qu’il soit chimiste de base ou de spécialité, devient une pièce indispensable de l’édifice en construction.
Décarboniser l’industrie chimique représente un défi complexe, souligne Yves Lenain de Deloitte. Alors que des technologies pour réduire les émissions de CO2 évoluent, leur déploiement effectif se heurte à des incertitudes techniques et économiques. Les acteurs du secteur chimique, allant des chimistes de base aux intermédiaires, cherchent à verdir leurs procédés, mais sont freinés par des questions de chaîne de valeur, de réglementation du marché et de pression croissante à se décarboner. En parallèle, le recyclage chimique et l’adoption de solutions énergétiques comme l’hydrogène restent bloqués par des enjeux complexes. La nécessité d’une synergie entre acteurs et des signaux clairs de la part des pouvoirs publics est cruciale pour surmonter ces obstacles.
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Toggledécarboniser l’industrie chimique : un défi complexe
L’ambition de la décarbonisation dans l’industrie chimique repose sur l’implémentation de technologies énergétiques avancées, comme le CCUS (capture et stockage de carbone). Selon Yves Lenain, cette solution, autrefois circonscrite aux laboratoires de recherche, commence à prendre forme avec des installations à grande échelle. Cependant, les industriels sont confrontés à des incertitudes importantes concernant la rentabilité et la réglementation, en plus des défis techniques liés au transport du CO2 par pipeline. Le marché est encore flou sur le véritable bénéficiaire du gain carbone, ce qui engendre une réticence chez de nombreux investisseurs.
Les chimistes de spécialité, dont l’empreinte carbone est relativement faible mais la valeur ajoutée élevée, jouent un rôle crucial dans cette transition. Or, le manque de communication le long de la chaîne de valeur rendait jusqu’ici le processus de »verdissement » inefficace. Grâce à des initiatives structurantes telles que la Science Based Targets Initiative (SBTi), une dynamique nouvelle prend forme. Cela motive les entreprises à s’engager sur des objectifs ambitieux, promouvant ainsi une décarbonation intégrée de la chaîne d’approvisionnement.
les acteurs intermédiaires face à la pression
Les acteurs industriels se retrouvent au centre de la pression écologique, d’où l’importance de leur orientation stratégique. Ces entreprises, souvent labellisées comme intermédiaires, découvrent soudainement des exigences de décarbonation imposées par leurs clients, notamment dans l’automobile. Cette pression accrue les conduit à chercher des fournisseurs de matériaux bas-carbone, mais beaucoup sont en décalage, n’ayant terminé que récemment leur premier bilan carbone.
le rôle crucial des pouvoirs publics
Les pouvoirs publics tiennent une position stratégique dans l’économie de la décarbonisation, avec la responsabilité d’envoyer des signaux clairs pour stimuler les investissements et le développement d’infrastructures essentielles. Le gouvernement doit garantir que la transition vers un avenir à faible émission de CO2 renforce la compétitivité des entreprises. Parmi les outils en place, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) vise à prévenir les déséquilibres économiques liés à une taxation du carbone inégale à l’échelle internationale.