Dans le paysage énergétique français, le gouvernement fait face à un défi de taille : faire adopter sa stratégie énergétique sans éviter un débat parlementaire. La troisième Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, malgré ses objectifs ambitieux en matière de nucléaire et d’énergies renouvelables, ne pourra se suffire d’un simple décret. Un vote crucial devient incontournable pour sceller l’avenir énergétique du pays, alors que la concertation publique et les tensions politiques s’accentuent. Le spectre d’une loi de programmation énergétique plus engageante continue de planer, capturant l’attention des décideurs et des citoyens.
La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE3) affiche de nouveaux objectifs ambitieux pour le développement énergétique de la France. Cette feuille de route, qui envisage la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et l’expansion massive des énergies renouvelables, doit être adoptée par décret. Toutefois, un tel décret ne suffira pas; une loi est nécessaire pour valider ces orientations et adresser les défis liés à la neutralité carbone d’ici 2050.
Malgré la large consultation menée avec le rapport Futurs énergétiques 2050, plusieurs scénarios alternatifs importants ont été négligés. Le gouvernement a privilégié une stratégie qui repose à la fois sur le nucléaire et les renouvelables, sans prendre en compte tous les enjeux liés aux matières premières et aux évolutions des modes de vie.
En pleine crise énergétique, la tension monte au sein du gouvernement. Bien que des lois séparées aient été votées pour accélérer le développement du nucléaire et des renouvelables, un véritable débat public sur la stratégie énergétique manque à l’appel. Ainsi, les objectifs ambitieux, notamment pour l’éolien en mer et les biocarburants, ne peuvent être pleinement pris en charge sans révision législative.
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Togglela ppe3 et l’impératif législatif
La mise en place de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE3) en France donne place à une délibération cruciale sur l’avenir énergétique du pays. Prévue pour se dérouler jusqu’en 2035, elle prévoit des objectifs ambitieux pour les énergies renouvelables, mais également pour le nucléaire. Toutefois, malgré son importance, la PPE3 ne peut être validée que par un décret, et pour sa mise en œuvre complète, une loi sera nécessaire. Le gouvernement ne pourra éluder ce processus législatif indispensable pour transformer ces intentions en actions concrètes. Avec l’annonce par Olga Givernet de la présentation de la PPE3 prévue pour le premier trimestre 2025, il est clair que les décisions seront clés pour la stratégie énergétique française.
une stratégie qui divise
Les différentes positions quant à la stratégie énergétique suscitent des avis divergents. Le rapport Futurs énergétiques 2050 de RTE a recommandé une électrification massive et une augmentation des capacités de production pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Cela a entraîné la proposition de six scénarios, diversifiés entre les renouvelables et le nucléaire, qui ont été présentés au gouvernement. D’autres options, notamment celles du Shift Project et de l’Ademe, prévoyaient une approche intégrée incluant les matières premières et les comportements de consommation. Malgré ces alternatives, la trajectoire énergétique actuelle mise plutôt sur l’expansion des énergies renouvelables et sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, choix qui a été soutenu par Emmanuel Macron à Belfort en février 2022.
Face à l’urgence énergétique exacerbée par le conflit en Ukraine, RTE a plaidé pour un engagement accru envers la sobriété et l’efficacité énergétique. Cependant, bien que des lois distinctes pour accélérer le développement des renouvelables et du nucléaire aient été votées, l’absence d’un véritable pilier programmatique remet en question l’efficacité de cette approche. Le report du débat législatif sur la stratégie énergétique jusqu’au milieu de 2023 témoigne des tensions et incertitudes qui marquent ce dossier.
défis pour les renouvelables et le nucléaire
La consultation publique sur la PPE3, en cours jusqu’au 15 décembre, a révélé des objectifs ambitieux pour les énergies renouvelables, des ajustements législatifs pourraient être nécessaires. Cette politique sur quatre piliers repose sur les domaines du nucléaire, des renouvelables, de la sobriété et de l’efficacité énergétique. Conformément aux prévisions, l’objectif est d’atteindre 18 GW d’éolien en mer d’ici 2035, en comparaison aux 1,5 GW actuels. Simultanément, des engagements significatifs sont pris pour supporter l’émergence de nouvelles technologies comme le SMR Nuward d’EDF et la conception d’un prototype de miniréacteur nucléaire projeté pour 2030. Malgré tout, la validité de ces ambitions dépendra d’une loi, comme souligné par le ministère de l’Énergie.