En pleine mutation du paysage industriel français, EDF s’engage dans un pari d’envergure : réaliser la construction de ses réacteurs nucléaires EPR2 en seulement 70 mois. Cette réduction substantielle du calendrier, passant de 105 mois à moins de six ans, souligne l’urgence de maîtriser les coûts et d’accélérer le rythme de la transition énergétique. Sous la direction de Luc Rémont, le défi est colossal mais essentiel pour rétablir la crédibilité de l’entreprise après les retards précédents. Des stratégies innovantes, telles que la construction en série et la collaboration renforcée avec les fournisseurs, sont mises en œuvre pour transformer cette vision ambitieuse en réalité. Ce projet, inspiré par les réussites des secteurs de l’armement et du spatial, façonne une nouvelle ère pour le nucléaire français, avec des réacteurs plus simples, plus rapides et plus économiques.
EDF s’est lancé dans un projet audacieux pour la construction de ses réacteurs nucléaires EPR2, en visant un délai de seulement 70 mois. Ce défi est crucial pour limiter le coût du nouveau nucléaire, qui atteint désormais environ 70 milliards d’euros. Luc Rémont, PDG d’EDF, a souligné que la vitesse de construction est essentielle. Pour réaliser cet objectif, EDF mise sur une construction en série et un design standardisé, ainsi que sur le plan Excell axé sur la qualité. Une task force a été créée pour tirer parti des innovations mondiales, s’inspirant notamment des réacteurs construits en Chine. La stratégie repose également sur une revue de maturité détaillée pour garantir la faisabilité du calendrier, conditionnant ainsi l’attractivité de l’industrie française et le coût de l’électricité.
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Togglele défi de construire des réacteurs EPR2 en un temps record
En 2021, il y avait des estimations initiales pour la construction des réacteurs nucléaires EPR2, avec un coût projeté à environ 52 milliards d’euros. Aujourd’hui, ce chiffre atteint les 70 milliards d’euros, sans compter les frais financiers. Luc Rémont, le PDG d’EDF, a mis en évidence la nécessité cruciale d’accélérer la vitesse de construction lors d’une session à l’Assemblée nationale. Son objectif : achever ces réacteurs en 70 mois, soit moins de six ans entre le premier béton coulé et leur mise en service industrielle, un défi de taille lorsque l’on considère les antécédents du groupe avec l’EPR de Flamanville. En savoir plus sur cet objectif fou d’EDF.
Le projet d’EDF vise à renouveler leur approche en rationalisant la construction. En seulement 70 mois, l’entreprise espère surmonter les obstacles des précédents réacteurs et démontrer sa capacité à tenir les délais. Fort de l’expérience accumulée et des leçons tirées du chantier de Flamanville, le groupe entreprend des mesures ambitieuses, comme l’industrialisation du processus de construction et la standardisation des composants pour gagner du temps et optimiser les coûts. Dans ce cadre, EDF souhaite construire ses réacteurs 2 à 3 fois plus vite que par le passé.
adaptation stratégique et innovations
Pour atteindre l’objectif fixé, EDF adopte une stratégie d’adaptation constante et d’innovation. Le groupe envisage de construire les réacteurs en séries par paires avec un design simplifié, ce qui permet de réduire les complexités initiales. En collaborant étroitement avec ses fournisseurs, notamment dans le cadre du plan Excell, et en investissant dans ses filiales Framatome et Arabelle Solutions, EDF s’assure d’une production en série efficace. Grâce à ce modèle, inspiré des programmes d’armement et spatiaux, EDF espère une accélération significative du processus de construction. L’EPR2 est ainsi conçu pour être le digne successeur de l’EPR de Flamanville, mais avec une construction plus rapide et plus économique.
le rôle crucial de la délégation intermétierielle et des experts
En novembre 2022, le gouvernement a institué une délégation intermétierielle dédiée au nouveau nucléaire, pilotée par Joël Barre, pour superviser le programme. Son rôle est primordial pour s’assurer que les projets se déroulent dans les meilleures conditions. Les recommandations issues de la revue menée par une quinzaine d’experts, qui ont examiné le projet de mars 2023 à juillet 2024, ont incité EDF à ajuster son approche. Parmi ces recommandations, une anticipation accrue de la régulation et une clarification du financement ont été soulignées.