Depuis 1973, la France a connu une mutation économique marquée par la désindustrialisation, un phénomène qui a contribué à une diminution de 9 % des émissions de CO2. Cette transformation s’accompagne cependant d’une augmentation significative de l’empreinte carbone des produits importés. Ainsi, tandis que le territoire français voit ses émissions se réduire, l’impact environnemental global se complexifie. L’étude menée par Rexecode révèle que ce recul des émissions doit en grande partie sa réussite à l’efficience énergétique du secteur industriel, notamment manufacturier, qui représente une majorité de cette réduction, démontrant l’importance du mix énergétique local. Produire davantage en France pourrait donc avoir un impact positif sur l’environnement mondial.
Depuis 1973, la désindustrialisation a entraîné une réduction de 9% des émissions annuelles de gaz à effet de serre en France. Cette diminution est en partie attribuée à la fermeture des usines, mais surtout aux gains d’efficacité énergétique dans le secteur industriel, qui représente à lui seul 71% de la réduction totale observée, avec 52% provenant du secteur manufacturier. Cependant, l’empreinte carbone a augmenté en raison de la hausse des produits importés. Les émissions de CO2 en France ont ainsi chuté de 31% depuis 1990, mais les émissions importées ont grimpé de 32% depuis 1995.
Table des matières
ToggleImpacts de la désindustrialisation sur la réduction des émissions de CO2 en France
La désindustrialisation a eu un effet significatif sur la réduction des émissions de CO2 en France, contribuant à une baisse de 9% depuis 1973. Ce phénomène a été largement influencé par le transfert de la production vers des pays à bas coût, entraînant un déplacement de la pollution à l’échelle mondiale. L’analyse de cette période montre que la fermeture des usines a concentré une part significative de la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, elle a également induit une hausse des importations, augmentant ainsi l’empreinte carbone globale de l’Hexagone (source).
Les gains en efficacité énergétique réalisés dans le secteur industriel ont joué un rôle clé dans la réduction des émissions. En 1973, le secteur manufacturier était responsable de 52% de cette diminution, grâce à l’adoption de technologies plus propres et à l’amélioration des processus. Dans le même temps, la progression du mix énergétique français, moins carboné que dans d’autres nations, a permis d’atténuer davantage l’impact environnemental (source).
Les conséquences énergétiques de la désindustrialisation
La désindustrialisation a non seulement affecté les émissions de CO2, mais elle a aussi entraîné d’autres conséquences énergétiques. Les industries françaises ont su innover, atteignant des niveaux d’efficacité énergétique plus élevés que beaucoup de leurs concurrents internationaux. En délocalisant, la France a effectivement externalisé une partie de sa pollution, mais elle a également perdu un savoir-faire énergétique (source). Cette situation souligne la nécessité d’une réindustrialisation réfléchie, axée sur la durabilité et la réduction de l’empreinte carbone.
Perspectives futures et réindustrialisation
Aujourd’hui, l’idée de réindustrialiser la France se heurte aux défis de la globalisation et de la transition écologique. Toutefois, Rexecode souligne que, compte tenu du mix énergétique, une production accrue en France pourrait être plus favorable pour l’environnement. La réindustrialisation pourrait s’accompagner d’une réduction des émissions importées, en remettant en question la mesure des émissions sur le territoire national seul. Cela implique de repenser une politique climatique à l’échelle globale, intégrant aussi bien les flux importés que les émissions domestiques (source).