Saviez-vous que le gaz naturel liquéfié (GNL), souvent acclamé comme une solution de transition vers un futur plus vert, pourrait en réalité être plus nuisible au climat que le charbon? D’apparence prometteuse avec moins d’émissions de CO en combustion, cette ressource cache un bilan écologique bien plus sombre. Entre les fuites de méthane survenues lors de sa production, ses procédés de liquéfaction gourmands en énergie, et les défis logistiques de son transport, le GNL révèle une empreinte carbone inattendue et préoccupante, dépassant même celle du charbon selon certaines études récentes.
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ToggleLe rôle ambigu du gaz naturel liquéfié comme énergie de transition
Le gaz naturel liquéfié, ou GNL, est souvent considéré comme une solution viable dans la transition vers une économie à faible émission de carbone. Cette position est soutenue par le fait que le gaz naturel brûle plus proprement que le charbon ou le pétrole, émettant moins de dioxyde de carbone et de particules nocives. De plus, grâce à sa forme liquéfiée, le GNL peut être transporté par voie maritime et redistribué à l’échelle mondiale. Cependant, sous cette apparence prometteuse, la réalité est bien plus nuancée. Des études récentes soulignent que le GNL pourrait en fait être responsable de plus de gaz à effet de serre qu’on ne l’imaginait, en partie à cause des fuites de méthane non négligeables lors de son extraction et de sa production.
Les défis de l’extraction et du transport du GNL
L’extraction du gaz de schiste, principale source de GNL aux États-Unis, représente un défi environnemental majeur en raison de ses mauvais rendements. Dans le Bassin permien au Texas, les conditions d’extraction favorisent la libération de quantités significatives de méthane dans l’atmosphère. Ce méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone à court terme, pose un problème environnemental car environ 2,8 % du gaz extrait s’échappe sans être capturé. Ces fuites, combinées à l’empreinte carbone de la liquéfaction du gaz et des efforts de transport, rendent le processus de production du GNL préoccupant, et dans certains cas, plus dommageable que l’extraction du charbon.
Initiatives pour minimiser l’empreinte carbone du GNL
Les grandes entreprises d’énergie, telles que TotalEnergies, s’efforcent de résoudre ce problème en s’engageant à atteindre un objectif de « zéro fuite de méthane » d’ici 2030. Cela inclut des innovations telles que l’intégration de capteurs modernes pour détecter les fuites et l’électrification des technologies de liquéfaction. Cependant, l’empreinte carbone du GNL reste variable selon les régions géographiques et les pratiques industrielles spécifiques. Le taux de fuite de méthane est par exemple sept fois plus élevé dans les installations américaines par rapport aux Émirats Arabes Unis. Ces défis soulignent l’importance cruciale de réguler et de surveiller attentivement ces émissions pour maximiser les bénéfices de cette énergie de transition.